Ce 6 novembre 2018, le LLL célèbre le départ à l’éméritat de Marcel Lebrun, éminent membre du service depuis sa création, en 1995. Physicien de formation, Marcel s’est très vite tourné vers la pédagogie de l’enseignement supérieur. Didactique de la physique, enseignement assisté par ordinateur, dispositifs hybrides, classes inversées… il est devenu, au fil des années, un expert en technologies éducatives. Une carrière entière consacrée à améliorer la qualité de l’enseignement supérieur en symbiose avec les transformations profondes de la société induites par le numérique.
Quels messages nous laisse-t-il ? Avec quel héritage allons-nous, ses collègues, tenter de poursuivre ses actions ?
Voici les 5 mots-clés que nous retenons suite à notre collaboration avec lui :
Valeur ajoutée :
Le mot-clé que Marcel utilise comme filtre dans toute réflexion sur un dispositif pédagogique ! Quelle valeur ajoutée pour l’apprentissage des étudiants le changement envisagé va-t-il apporter ?
- En quoi vont-ils mieux apprendre avec cette vidéo, avec ce blog… qu’avec le support de cours habituel ?
- A quelles conditions ce travail de groupe va-t-il permettre aux étudiants d’apprendre plus en profondeur que s’ils menaient un travail individuel ?
- En quoi les activités en ligne envisagées vont-elles rendre les étudiants plus actifs ?
Pour tout changement dans un dispositif, Marcel nous invite à analyser les bénéfices espérés pour l’apprentissage, et à les mettre en balance avec le coût supplémentaire (en termes d’énergie, de temps, d’adaptation à la nouveauté…) du point de vue des étudiants.
Dispositif :
Le mot impossible à définir… et pourtant tout le temps utilisé ! Il exprime l’idée qu’enseigner consiste à mettre à disposition de l’étudiant des occasions où il pourra apprendre, au travers d’un ensemble structuré et organisé d’activités à réaliser (en ligne et/ou en classe), de documents à consulter, de consignes et d’échéances à respecter, de critères de qualité à rencontrer, de pairs et d’experts à consulter… le tout, par exemple, soutenu et facilité par des technologies. Ainsi, Marcel voit l’enseignant comme un « grand organisateur », qui met en place une série coordonnée de moyens au service d’un objectif : l’apprentissage.
Scénario :
C’est le résultat concret et communicable de l’organisation du dispositif. Marcel encourage à scénariser son dispositif sous forme de ligne du temps schématique, qui met en évidence, pour les étudiants, la succession des activités-clé, l’articulation entre les activités en classe et en ligne, les productions attendues, les dates importantes à épingler etc. Pour l’enseignant, dessiner le scénario de son cours avant que celui-ci ne démarre, aide à concevoir l’ensemble de l’unité d’enseignement comme un dispositif cohérent, dans lequel acquis d’apprentissage visés, modalités d’évaluation et activités d’apprentissage sont alignés.
Rôles (changement de) :
Un leitmotive dans toutes les interventions de Marcel ! Que l’on peut résumer par la célèbre expression From ‘sage on the stage’ to ‘guide on the side’. Si l’on croit qu’apprendre nécessite de s’engager personnellement dans des activités cognitives de haut niveau, enseigner nécessite alors un changement de posture. Enseigner ne se conçoit plus comme un rôle de transmission des savoirs mais bien comme un rôle de conception de dispositifs qui vont permettre aux étudiants de s’engager dans la construction de leurs connaissances. Et comme un rôle d’accompagnement dans cette construction : guider, faciliter, donner du feedback…
Activité (de l’étudiant) :
Certainement le mot-clé le plus central de tout cet héritage ! La finalité de toute transformation de dispositif devrait être de rendre les étudiants – chaque étudiant ! – davantage engagés dans des activités cognitives de haut niveau en lien avec les compétences à développer. Leur faire rechercher des informations (plutôt que leur transmettre), leur faire analyser et critiquer ensemble les informations trouvées (plutôt que leur donner une liste de sources valides), leur faire produire des synthèses personnelles (plutôt que leur fournir les vôtres), leur faire présenter ces synthèses aux autres et les inviter à se positionner par rapport aux synthèses des pairs (plutôt que leur fournir uniquement votre propre feedback).
Une réponse sur « Merci Marcel Lebrun ! Un héritage en 5 mots-clés »
[…] visibles » aux étudiant·es a été particulièrement mise en évidence par notre ancien collègue Marcel Lebrun, dans son modèle IMAIP des facteurs d’apprentissage en ligne. Si la plupart des auteurs […]