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Comment aborder le virage numérique à l’université ?

Pour apporter des éclairages sur ce sujet, nous vous résumons les apports de deux des intervenants à la formation IPM « Ere numérique : notre culture ? Nos compétences ? »  qui s’est déroulée fin 2011.

Jean-Paul Pinte (Université Catholique de Lille)


Jean-Paul Pinte est un spécialiste en culture informationnelle. Il a survolé avec nous les différents outils du web et a proposé une analyse de leurs usages au fil des avancées technologiques.

Les usagers du web ont longtemps joué un rôle de simple visiteur, ayant peu de possibilité d’action. Cet âge est aujourd’hui révolu : les visiteurs sont acteurs car ils peuvent commenter les contenus et même en rédiger. Chacun peut par exemple disposer d’un blog personnel ou représentant un groupe (ou un cours ?) en exploitant un outil comme WordPress (infos sur l’hébergement WordPress UCL). Au travers de divers outils de partage communautaires, des productions peuvent être diffusées largement, commentées et discutées par les visiteurs. Vous pouvez par exemple utiliser Slideshare pour partager vos diaporamas de présentation et utiliser Flickr pour partager vos photos.

Une des nouvelles compétences de l’ère numérique est de pouvoir épingler, trier les ressources web de manière efficace. Les blogs ont l’avantage de traiter de thématiques ciblées et il est possible de s’abonner aux nouvelles d’un blog en utilisant les flux RSS. Certains outils peuvent aussi vous aider à trier vos ressources, notamment grâce aux mots-clés associés qui sont exploités par les outils de recherche. Par exemple, vous pouvez « tagger » vos ressources web avec des mot-clés en utilisant Diigo et rechercher des ressources à l’aide des tags définis par les autres utilisateurs de Diigo.  Ce sont les prémisses du web sémantique qui nous promet un web « intelligent » pour demain.

Au travers des communautés et des réseaux sociaux, les usagers du web deviennent aussi des acteurs de la diffusion de l’information. Sachez que deux êtres humains sont au plus à 7 relations de distance l’un de l’autre dans un réseau social. Le partage d’informations via ces canaux est donc associé à un effet « boule de neige » exponentiel. C’est la raison pour laquelle les démarches de communication ne peuvent aujourd’hui passer à côté de ces réseaux.

Le travail d’enseignant-chercheur revêt une fonction de communication qui pourrait bien s’articuler avec ces nouvelles technologies. La veille communicationnelle pourrait bien être renforcée par l’usage de ces outils. D’un point de vue pédagogique, la participation des étudiants à une communauté scientifique virtuelle pourrait aussi aider leur démarche réflexive et la construction de leur identité propre, en rejoignant la démarche d’e-portefolio.

Damien Van Achter (OWNI.fr)

Damien Van Achter est un jeune journaliste branché qui a créer sa société (lab.davanac) pour expérimenter diverses formes de journalisme en ligne, comme il le fait d’ailleurs depuis 2005 sur son blog.

Depuis peu, il est aussi professeur de journalisme à l’IHECS à Bruxelles. Il a mis en place les MasterClass, 4 journées de formation intensive pour apprendre à exploiter les outils sociaux pour le journalisme.

Sa présentation fait écho a plusieurs idées évoquées par Serge Tisseron
– l’enseignant est plutôt en posture de coach (ou de chef scout ?) et aborde les étudiants de manière horizontale;
– les étudiants sont mis en situation active, confrontés à un problème concret;
– l’enseignant doit définir clairement l’espace de travail et sécuriser les démarches;
– les échanges entre pairs sont très riches : ils aident à résoudre les problèmes, à prendre des décisions réfléchies.

Il nous donne aussi quelques conseils pour devenir de véritables acteurs de veille communicationnelle, tant dans notre fonction d’enseignant que dans notre fonction de chercheur :
– tout individu doit aujourd’hui apprendre à gérer sa vie publique sur le web et cela suppose de bien gérer ses différentes identités (privée/professionnelle notamment);
– chacun peut devenir média car les outils de communication sont aujourd’hui accessibles à tous;
– le succès d’un média repose sur la construction d’une communauté de confiance, sur la diffusion de contenus de qualité;
– à ceux qui craignent les critiques, il recommande d’oser se lancer car la communication est devenue un processus de critique et de régulation permanentes : au travers des échanges avec les lecteurs, notre vision évolue et peut conduire à la révision d’un texte ou à l’ajout d’un paragraphe.

Concrètement, vous pouvez par exemple vous lancer dans la veille communicationnelle et exploiter les flux RSS (intégrés à votre client mail ou à votre navigateur) pour alimenter un fil Twitter. Il est même possible d’intégrer un fil Twitter au portail UCL.
Et pour les étudiants qui préparent un travail ou un mémoire, vous pouvez aussi dynamiser la récolte de références bibliographiques sur un sujet en leur demandant d’exploiter un fil twitter ou, de manière collaborative, en leur proposant de tweetter ces ressources avec un hashtag donné.

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