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Retour sur la formation ”Neurosciences et pédagogies actives” : synthèse et perspectives

Une formation « Neurosciences et pédagogies actives » organisée par l’IPM ! Deux intervenants ont marqué, par la qualité de leurs exposés, l’intérêt des sujets traités et la pertinence de la thématique pour les enseignants et formateurs que nous sommes, un public interpellé par ce « voyage extraordinaire au centre du cerveau ».

Ce jeudi 17 novembre 2011, en soirée, c’est plus de soixante personnes qui ont assisté à la formation « Neurosciences et pédagogies actives » organisée par l’IPM. Deux intervenants ont marqué, par la qualité de leurs exposés, l’intérêt des sujets traités et la pertinence de la thématique pour les enseignants et formateurs que nous sommes, un public interpellé par ce « voyage extraordinaire au centre du cerveau« .

Philippe van den Bosch nous a initié aux constituants et au fonctionnement de notre processeur central et à une meilleure compréhension de comment, au cours de la vie, nous sculptons notre cerveau. Un système étendu à tout le corps, constitué d’à peu près 100 milliards de neurones dont chacun est en contact avec 10000 autres neurones par les synapses. Si certaines « autoroutes » neuronales sont bien présentes dès notre naissance, des chemins secondaires se constituent et se diversifient en fonction des expériences que nous faisons. Les informations n’y sont pas localisées mais les différents attributs des objets évoqués sont répartis en différents endroits : la rose (une fleur) est jaune (une couleur) et elle peut nous piquer (une sensation) … Ainsi, des zones sont spécialisées en fonction de ce que nous ressentons, de ce que nous voyons, de ce que nous touchons … l’homme neuronal se construit par interaction avec son environnement. On dit aussi que le cerveau gauche est davantage analytique (siège du raisonnement, de la pensée logique …) et que le droit est davantage synthétique (siège de l’intuition, de l’imagination …) mais ces deux hémisphères fonctionnent ensemble, toujours. Les mémoires ainsi que les neurones miroirs furent également l’objet d’explications limpides : des zones préalablement activées sont plus propices à être sélectionnées et réactivées dans des contextes nouveaux (on pense à l’importance des connaissances antérieures à exploiter dans l’enseignement) et, en ce qui concerne les neurones miroirs, nous apprenons en voyant les autres s’activer et en discernant les effets et les valeurs associées à leurs actions (on pense ici à l’apprentissage vicariant de Bandura).

Avec Marc Crommelinck, c’est vers l’étude de « comment nous apprenons à lire et à calculer » que nous nous sommes dirigés. Son Take Home Message était « Attention complexité » et le danger de recettes neuropédagogiques toutes faites de la « nébuleuse neuro » du genre « pour tant d’euros, développez votre limbique droit » ou encore « développer vos performances en calcul avec notre stimulateur magnétique ». Il nous a montré cette complexité au travers de deux exemples relatifs à la lecture et au calcul. A partir de l’hypothèse audacieuse de Stanislas Dehaene portant sur le recyclage culturel des cartes corticales, il nous présente le fait que notre cerveau ne jette rien, il recycle. Ainsi des structures cérébrales activées dans la nuit des temps et tombées un peu en désuétude par l’évolution, sont réutilisées pour des fonctionnalités rendues nécessaires et plus récentes (comme la lecture). Mais, parfois la nature résiste à la culture, ce qui peut expliquer des difficultés à transformer ces structures pour les adapter à de nouveaux objets culturels et la dyslexie constitue un exemple de cette résistance. En ce qui concerne le calcul, les cellules habilitées au codage de nombres précis sont installées depuis bien plus longtemps … Les grands singes en sont dotés et un nourrisson de quelques mois est capable de considérations arithmétiques simples. Le fait de localiser des objets dans l’espace quelque soit la position de la tête fait appel à des mécanismes vectoriels complexes. Ainsi, la mobilisation de ces structures déjà là et la plasticité fantastique du cerveau sont aussi des éléments considérables pour notre apprentissage et celui de nos étudiants.

Quelques lectures :

Un dossier du numéro de novembre de la Recherche « Comment nous devenons intelligents »

Le numéro spécial de Sciences Humaines (décembre 2011) « A la découverte du cerveau »

Et aussi le livre de Jean-Didier Vincent Voyage extraordinaire au centre du cerveau (Odile Jacob, 2007).

Une réponse sur « Retour sur la formation ”Neurosciences et pédagogies actives” : synthèse et perspectives »

J’aime parce que je n’ai pas pu assister et là en deux temps (un premier coup d’oeil) un second pour écouter les intervenants et j’ai l’impression de ne pas avoir tout raté!

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